Julien Ceccaldi

La Rose des Vents

Vidéo d’animation digitale 2D, 1'11, sans son, couleur, 2020

AFIN DE S’ENGAGER À RÉDUIRE ENSEMBLE NOTRE CONSOMMATION D’ÉLECTRICITÉ, LES OEUVRES VIDÉO DU PROGRAMME MIRE SONT DIFFUSÉES UNIQUEMENT AUX HEURES DE POINTE, DE 7H À 9H30, DE 12H À 14H30 ET DE 17H30 À 20H. MERCI DE VOTRE COMPRÉHENSION ET BON VOYAGE.

Avec La Rose des Vents, Julien Ceccaldi nous invite dans un monde fantastique et champêtre. Il puise dans l’univers des contes de fées et des peintres romantiques pour lier le personnage principal, une jeune figure princière androgyne, à son environnement et aux êtres qui y habitent. Les protagonistes portent tous une chevelure rousse ornée d’un ruban rouge, comme différentes variations d’un seul et même être. Tout se répond, le vent qui fait trembler les feuilles d’un livre, les mouvements de la main du personnage, les expressions et les aventures des insectes. Même ciel et terre se confondent dans le travelling de fin où l’on suit un insecte qui tombe dans une rivière pour s’enfoncer dans le sol qui se transforme en ciel parsemé d’étoiles. Cet aspect cyclique, qui joue avec la boucle de la vidéo, renvoie à la fois au lieu pour lequel la pièce a été conçue – une gare où les voyageurs vont et viennent, sur des ascenseurs qui montent et descendent inlassablement– mais aussi et surtout au mouvement de répétition de la vie elle-même.

L’esthétique singulière de Ceccaldi synthétise animations américaine et japonaise. Pour le rendu visuel de La Rose des Vents, il s’inspire particulièrement de Blanche Neige et les sept nains (1927) des studios Disney, de Konchū Monogatari: Minashigo Hatchi (1970) et Kerokko Demetan (1973) des studios Tatsunoko. Il leur emprunte la vision du château au loin, les petits rubans et la symbiose de l’être et de la nature, ainsi que la stylisation des insectes. Sa vidéo d’animation, par son trait et sa thématique, apaise le spectateur et l’invite dans un monde de douce rêverie dépouillé de stigmates genrés.

Œuvre produite par le Fonds cantonal d'art contemporain, Genève.

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Julien Ceccaldi, né à Montréal en 1987, vit et travaille à New York. Il étudie l’animation à la Concordia University de Montréal, où il obtient un bachelor en beaux-arts en 2009. Ceccaldi s’illustre d’abord dans la bande dessinée. À ses débuts, il créé des fanzines qu’il fabrique et distribue lui-même. Le graphisme et les intrigues de ces courts récits sont fortement inspirés des shōjo (genre de manga destiné aux jeunes filles). Après avoir fait la couverture d’Artforum en 2014 et suite à l’intérêt suscité par sa proposition à la Biennale de Berlin en 2016, le travail du jeune artiste est présenté dans de nombreuses expositions.

Les personnages androgynes de ses bandes dessinées se retrouvent progressivement sur des toiles ou dans des installations. Ses œuvres parlent de désir, de fétichisme et de sexualité, sujets traités ouvertement, et révèlent également le sexisme et la stigmatisation des minorités LGBTQI+. Les protagonistes qu’il met en scène semblent souvent souffrir de solitude et sont pris dans des amours complexes. L’artiste déconstruit la notion de bonheur, qui paraît pure apparence, tel un masque universel destiné à dissimuler la souffrance.