Raphaela Vogel

My Appropriation of Her Holy Hollowness

Vidéo sur deux écrans, couleur, 13'17'' et 05'04'', 2021

AFIN DE S’ENGAGER À RÉDUIRE ENSEMBLE NOTRE CONSOMMATION D’ÉLECTRICITÉ, LES OEUVRES VIDÉO DU PROGRAMME MIRE SONT DIFFUSÉES UNIQUEMENT AUX HEURES DE POINTE, DE 7H À 9H30, DE 12H À 14H30 ET DE 17H30 À 20H. MERCI DE VOTRE COMPRÉHENSION ET BON VOYAGE.

Avec cette œuvre vidéo disposée sur deux écrans d’un côté et de l’autre des rails, Raphaela Vogel propose un dialogue étrange au visuel percutant, entre des bribes textuelles et des images-objets au statut disparate. Le contraste entre les deux volets est saisissant : sur l’un, deux cellules se développent sous l’œil d’un microscope, l’une des vies naissantes étant déclarée victorieuse sur l’autre par une figure sans visage, juge d’un match de boxe sans résolution. L’image est plate, grise. Sur l’autre, le regard tourne autour de personnages et d’objets surannés. Il s’agit là d’images saisies par un scanner 3D géant, de la taille d’une pièce entière. Les deux parties de l’œuvre sont reliées par une narration littéraire lacunaire, dont la lecture est sciemment hachée par l’artiste. Une situation expérimentale est donnée à voir en miroir.

En générant des liens entre sculpture et vidéo, entre volumes et couleurs, Vogel confronte différentes échelles au sein d’un même espace. Le collage tridimensionnel ainsi créé adopte un visuel proche du jeu vidéo immersif. La technologie, les objets et les corps se font écho dans un mouvement rotatif et autoréflexif, utilisant un vocabulaire hétéroclite, entre science, cybernétique, néoclassicisme et mythologie. Le dialogue tronqué qui plane sur les deux vidéos est rendu abstrait par la nature du langage aussi bien que par son rythme de défilement. Ces mots extraits d’un contexte inconnu semblent porter de potentiels messages à des destinataires non-identifiés. La poétique crue du texte se confronte à celle des images bariolées, tandis que le flux éclaté des visuels révèle une intimité et une faillibilité qu’on imagine assumées par l’artiste.

Production: Fonds cantonal d'art contemporain, Genève

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Née en 1988, Raphaela Vogel étudie à Nuremberg et à Francfort-sur-le-Main. Elle participe au programme De Ateliers à Amsterdam puis devient professeure suppléante à l’Académie des beaux-arts de Karlsruhe en 2019. Son travail est exposé à Bâle, Zurich, Shanghai, Berlin, Munich et Bregenz, et plus récemment à Milan et Paris ; il est régulièrement intégré à des expositions collectives en Europe et ailleurs.

Artiste pluridisciplinaire, elle utilise la vidéo, l’installation, la sculpture, la musique, la performance et la peinture. Le collage et les assemblages jouent aussi un rôle important dans son œuvre, situé à la croisée de la science-fiction, du rêve, des théories féministes, du punk et de la mythologie. Elle tire sa force de la spatialisation de récits dramatiques par le biais d’installations complexes. Projecteurs et équipements techniques y sont notamment traités comme des protagonistes actifs : lorsqu’elle les suspend ou les fait tenir en équilibre, l’artiste les détourne de leur fonction première, révélant leur structure et les affublant de multiples significations. La vidéo est centrale dans sa démarche, où les questions de spatialité, la technologie, la machine et le corps se font souvent écho. L’artiste utilise également la vidéo comme un moyen de documentation de ses propres installations, collages et images d’archives.